Image de Cinétique : art et architecture
Image de Cinétique : art et architecture

Cinétique : art et architecture

Par Fanny Revault

S’appropriant la force des éléments, l’art cinétique insère le mouvement dans la construction et donne vie à des géants débonnaires. Le vent et la lumière les animent. Ils se parent d’éléments mobiles, de façades motorisées et de panneaux ondulant, réinventant le futur d’un monde que l’on donnait autrefois fixe et immuable.

LES AL BAHR TOWERS,
PAR AEDAS ET DIAR CONSULT

Joyau architectural animé d’un mouvement qui implique l’ensemble de la structure externe, les tours Al Bahr d’Abou Dhabi apportent une réponse ingénieuse aux défis que pose le contexte climatique des Emirats arabes unis. Inspirée par des motifs naturels comme celui de l’ananas ou des troncs de palmiers, la façade tourne selon la position du soleil, permettant une régulation efficace de la chaleur et de la lumière. Cette écorce sculpturale aux milles reflets se meut tout au long du jour, s’ouvrant et se fermant en fonction de son exposition au soleil.


LE CENTRE DES ARTS ET DE LA CULTURE DU BUND FINANCE CENTER,
DE THOMAS HEATHERWICK ET NORMAN FOSTER.

Si l’architecture cinétique comporte deux catégories, les bâtiments suggérant l’idée du mouvement d’abord, et ceux composés d’éléments mobiles, le Bund Finance center de Shanghai appartient à la seconde catégorie. Véritable évocation du monde de l’opéra chinois, rappelant à la fois un lever de rideaux et la forme harmonieuse d’une harpe, les trois couches extérieures de la façade de tubes couleur bronze tournent en rythme autour du bâtiment, égrenant les notes d’un ballet qui s’anime dans la ville. 

Centre des arts et de la culture du Bund Finance Center @source-wikipedia


L’ONDE DU MIDI D’ELIAS CRESPIN,
MUSÉE DU LOUVRE

Première œuvre cinétique au musée du Louvre, L’onde du midi d’Elias Crespin, se déploie au sommet de l’escalier du Midi, à l’angle sud-est de la cour Carrée. Guidée par un ordinateur, cette sculpture pérenne, composée de 128 tubes métalliques, s’anime dans un mouvement ondulatoire au rythme aléatoire, créant une chorégraphie poétique et aérienne passant de l’ordre au chaos, du simple au complexe… L’œuvre danse silencieusement dans la lumière changeante du palais, provoquant contemplation et émerveillement.

Onde du midi d’Elias Crespin


AMBIENT PAINTING,
PAR ROSS MANNING  

Ross Manning, figure australienne de l’art cinétique, fascine par la façon qu’il a d’utiliser la lumière fluctuante dans la composition de ses œuvres. Dans sa série Ambient painting, des filtres en verre dichroïque montés à angle droit sur la surface de ses toiles, reflètent et projettent la division de la lumière en faisceaux distincts, de différentes longueurs d’onde. Sur les murs extérieurs de la galerie Milani, à Brisbane, en Australie, l’œuvre sur la façade et scintillent, tels des cristaux aux reflets changeants ou un diamant savamment taillé.



LE SERPENTINE GALLERY SUMMER PAVILION,
DE TOYO ITO

Lauréat du prestigieux prix Pritzker en 2013, l’architecte japonais Toyo Ito allie la pureté de la forme avec la complexité géométrique. En collaboration avec Cecil Balmond, il façonne, en 2002, un espace éphémère pour la Serpentine Gallery, dans les jardins de Kensington, à Londres. Sa conception étant issue de l’algorithme d’un cube se dilatant en rotation, un maillage complexe de triangles et de trapèzes se forme. Alternant transparence et opacité, il suscite l’illusion d’un mouvement perpétuel.


CHAUMET
Article publié dans « Rendez-vous » Chaumet N°8 – juillet 2024
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