

Templon à New York
Par Fanny Revault

Avec deux espaces à Paris et un autre à Bruxelles, la galerie Templon s’agrandit encore en 2022 en s’installant à New York dans le quartier de Chelsea. En à peine deux ans, la galerie a su s’imposer sur la scène artistique new-yorkaise. Mathieu Templon, fils du fondateur de la galerie, nous reçoit dans le nouvel espace spacieux américain et nous parle avec enthousiasme et ambition des objectifs, de la ligne et des défis de la galerie dans une ville qui « reste la capitale du marché de l’art ». Rencontre.
La galerie Templon s’est développée à Bruxelles en 2013 après avoir conquis Paris. Quel était l’objectif de votre expansion à New-York ?
Le premier objectif, c’était avant tout les artistes car beaucoup n’étaient pas représentés à New York. Nous cherchions des galeries pour les exposer, puis j’ai pensé que plutôt que de trouver des galeries new-yorkaises pour certains de nos artistes les plus demandés, pourquoi ne pas ouvrir une galerie nous-mêmes ? Cette démarche arriva à un moment où il fallait continuer notre développement, aux États-Unis particulièrement, parce que New-York reste la capitale du marché de l’art, loin devant les autres grandes villes dans le monde.
Le marché y est extrêmement dynamique, on y compte parmi les plus grands collectionneurs du monde, en étant aussi au plus proche des institutions américaines. C’est formidable parce que ces institutions sont également parmi les plus dynamiques qui soient, soutenues par les collectionneurs, on y compte donc énormément de débouchés pour les galeries et les artistes.
Quelle ligne défendez-vous à New York par rapport à Paris ? Représentez-vous de nouveaux artistes émergents ou de renom ?
La première année, par exemple, nous avions un programme très fort, avec beaucoup d’artistes qui n’avaient pas encore exposé à New York, comme Omar Ba pour l’exposition inaugurale. C’est un peintre sénégalais que j’avais fait venir il y a quelques années dans notre galerie à Bruxelles, donc je trouvais normal d’ouvrir cet espace avec une exposition d’Omar. Il a ensuite exposé dans un musée de Baltimore à la pointe sur les sujets politiques et sociaux, puisqu’il a vendu une partie de son exposition d’art contemporain pour faire l’acquisition d’œuvres d’artistes afro-américains.
Nous avons eu aussi deux grands noms américains, Michael Ray Charles, l’un des plus grands artistes afro-américains à l’histoire singulière, parce qu’il a décidé de ne pas montrer au public ses toiles peintes les vingt dernières années, pour finalement ne les sortir que maintenant ; et Jim Dine, artiste contemporain du phénomène pop art, grand maître américain. Cette première saison a donc contribué à nous faire connaître, à montrer la force des artistes de la galerie, qu’elle n’était pas qu’une galerie française ou européenne historique, mais une grande galerie internationale.
L’idée, c’est que la plupart des artistes exposés dans une de nos galeries a vocation à être montré aussi dans les autres, même si certains artistes sont déjà représentés aux États-Unis et ne peuvent donc pas être exposés dans nos galeries, comme Gregory Crewdson, représenté par Gagosian, ou Kehinde Wiley chez Sean Kelly, et quelques autres qui se comptent sur les doigts d’une main, d’autres artistes pourront être montrés ici dans le futur.
Cela fait deux ans que la galerie new-yorkaise est ouverte. Quel sont les défis lorsqu’on s’installe dans une telle scène internationale du marché de l’art ? Quels sont les résultats ?
Ça fait déjà deux ans que la galerie est ouverte, et je suis ravi des résultats, les choses se sont passées
plus vite que ce que j’avais anticipé : en deux ans, nous sommes devenus vraiment identifiables, la
galerie Templon est connue à New-York, les New-yorkais connaissent certains artistes du programme,
et je ne pensais pas qu’on irait aussi vite dans une ville où il existe déjà une centaine de galeries. Nous
avons réussi dans une ville très concurrentielle, et nous avons vite pris notre place.
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel






Vous présentez actuellement à New-York l’exposition Cosmography, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Cosmography est une exploration artistique de la manière dont l’humanité tente de comprendre et de cartographier l’univers. Cette exposition réunit des artistes qui croisent science, mythologie et spiritualité pour représenter les mystères de l’univers. À travers des œuvres qui allient technologie et symbolisme, les artistes comme Mariko Mori, Laurent Grasso et Iván Navarro mettent en lumière notre quête pour appréhender l’infini. Les œuvres présentées questionnent notre relation à l’univers, entre le visible et l’invisible, le cosmique et le microscopique, tout en soulignant l’intervention humaine dans cette cartographie universelle. Elle se tiendra du 27 juin au 1er août 2024.
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel
Group show – Cosmography, TEMPLON New York, 2024. Photo © Charles Roussel




Cosmography
June 27 – August 1, 2024
Templon Gallery
293 Tenth Avenue
New York, NY 10001, USA
Credit photo : Mathieu Templon et Fanny Revault à la galerie devant Twins de Chris Martin.
New-York reste la capitale du marché de l’art, loin devant les autres grandes villes dans le monde.